LES EFFETS POSITIFS DU CHANT CHORAL

Et si le chant choral pouvait influencer l’humeur, la cognition et la participation sociale des aînés ?

Depuis ses débuts comme bénévole en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), la question intriguait Louise Drouin. L’étincelle au fond de l’œil, le sourire et l’allant retrouvés de ses partenaires de chant en CHSLD l’incitaient à aller plus loin.

Inscrite à la maîtrise en gérontologie à l’Université de Sherbrooke, à l’été 2013, elle s’est engagée aux côtés de Lise Gagnon du Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie-CHUS dans un projet unique : mesurer scientifiquement l’impact du chant choral chez les aînés. Les résultats ne l’ont pas déçue.

Échelonnée sur plus de 40 semaines, la recherche « Choraute » s’est déroulée à la résidence Villa de l’Estrie, de Sherbrooke. Un choix qui s’est imposé tout naturellement, selon Louise Drouin. « L’établissement, dit-elle, était déjà connu pour son intérêt envers la recherche et son profil était idéal, notamment parce qu’elle accueille beaucoup de gens et que nous avions besoin d’un bon bassin de participants. » Ces derniers ont d’ailleurs été recrutés avec l’aide du personnel de l’établissement.

TROIS GROUPES TESTS

Tous âgés d’au moins 60 ans, certains des participants présentaient des pertes d’autonomie sur le plan physique, sans toutefois démontrer de pertes cognitives importantes.

« Aux fins de la recherche, détaille Louise Drouin, ils étaient partagés en trois groupes tests. Le premier offrait une activité de chant choral, le second proposait une programmation complète d’ateliers et de conférences, et le troisième regroupait des gens qui ne participaient pas aux activités de recherche. »

Les mêmes éléments ont été mesurés chez chacun des participants de ces trois groupes, incluant le fonctionnement cognitif, l’autonomie, l’humeur et le nombre d’activités auxquelles ils participaient en dehors du projet de recherche lui-même. En matière de fonctionnement cognitif, le groupe de chant choral s’est clairement démarqué des autres.

Ces résultats suggèrent que chanter dans une chorale pourrait donc bel et bien influencer la cognition, mais aussi briser l’isolement. Un effet non négligeable selon l’étudiante, bien qu’avec la petite taille de l’échantillon (21 participants), il n’est pas possible de généraliser à toute la population.

« Prendre part à la chorale a été une source d’une grande fierté pour les participants. Les gens allaient vers eux à la salle à manger pour leur parler du projet et pour leur dire à quel point ils avaient aimé le concert. L’exercice a été très socialisant et très valorisant. Globalement, les choristes paraissaient aussi plus en forme. C’est la confirmation qu’il ne faut pas seulement compter sur la médecine pour se sentir mieux », affirme Louise Drouin en guise de conclusion.

La prochaine étape ? Étendre la recherche aux gens en perte d’autonomie à domicile, et éventuellement, permettre à tous ceux qui le voudraient de chanter dans une chorale encadrée par des musiciens.

Source : extrait de la revue L’Adresse, du Regroupement québécois des résidences pour aînés

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